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le Canada a deux langues officielles: le français et l’anglais. On se demande toujours pourquoi.

Les deux peuples colonisateurs du Canada sont les français et les Britanniques. Ils contrôlaient les terres et construisaient des colonies aux côtés des peuples autochtones, qui y vivaient depuis des millénaires. Ils avaient deux langues et cultures différentes. Les Français parlaient français, pratiquaient le catholicisme et avaient leur propre système juridique (Droit civil)., Les Britanniques parlaient anglais, pratiquaient le protestantisme et suivaient un système de common law.

Les Britanniques contrôlaient des parties de ce qui est maintenant Terre-Neuve. Les Français existaient dans les Maritimes (Aujourd’hui la Nouvelle-Écosse, Le Nouveau-Brunswick et L’Île-du-Prince-Édouard) et au Québec.

Les Français ont d’abord colonisé le Canada. Cependant, les Britanniques s’emparent de toutes les colonies françaises des Maritimes et du Québec au cours de différentes guerres, dont la guerre de la Reine Anne (1702-1713) et la guerre de sept ans (1756-1763). En conséquence, les Britanniques ont géré ces territoires politiquement, mais les Français les ont dominés culturellement., C’était une question à laquelle les Britanniques devaient faire face. Les habitants de ces colonies parlaient français et suivaient les pratiques religieuses et juridiques françaises (voir: bilinguisme officiel au Canada: histoire et débats) ).

Au Québec, les Britanniques ont décidé d’autoriser la culture et la langue françaises, mais sous contrôle britannique. Les Britanniques ont adopté la Proclamation royale de 1763. Cette action a forcé la loi et les pratiques britanniques sur les colonies britanniques en Amérique du Nord, y compris celles ayant une population française importante. Cependant, en 1774, les Britanniques promulguèrent L’acte de Québec, qui renversa cette pratique., Cette loi garantissait la pratique de la foi catholique au Québec et autorisait le droit civil français en matière privée. Dans les questions liées à l’administration publique, comme les poursuites criminelles, le système de common law s’appliquait (voir: bilinguisme officiel au Canada).

la première loi sur les langues officielles n’avait pas pour but de faire en sorte que tous les Canadiens parlent à la fois l’anglais et French.In en 1841, l’acte d’Union reconnaît que les Britanniques et les Français existent côte à côte, mais avec l’intention que les Canadiens français finissent par s’intégrer à la culture britannique., L’intention était que le dualisme religieux, culturel et juridique ne soit que temporaire. Cette perception, fondée sur le rapport Durham, introduit un système parlementaire britannique, y compris au Québec, mais ne peut bannir la langue française et la religion catholique (voir: dualité culturelle).

par la suite, le gouvernement fédéral a adopté de nombreuses lois pour préserver les deux langues. En 1867, année de la Confédération, le Parlement britannique adopte l’acte de l’Amérique du Nord britannique (Aujourd’hui la Loi constitutionnelle de 1867)., Cette loi unissait trois colonies britanniques – La Nouvelle-Écosse, Le Nouveau-Brunswick et la province du Canada (Ontario et Québec) – en tant que « Dominion du Canada”. La loi autorisait également l’admission d’autres colonies britanniques en Amérique du Nord. Il en est résulté l’idée que les communautés anglophones et francophones devraient exister côte à côte et se compléter:

La Loi constitutionnelle de 1867 (anciennement connue sous le nom D’acte de l’Amérique du Nord britannique) établit l’anglais et le français comme langues législative et judiciaire dans les institutions fédérales et Québécoises., Il établit également le droit à l’enseignement confessionnel, qui était alors étroitement associé aux traditions linguistiques et culturelles anglophones (protestantes) et francophones (catholiques). (Voir: Le Bilinguisme.)

l’article 133 de la Loi constitutionnelle de 1867 définit le français et l’anglais comme les langues officielles du Parlement canadien et des tribunaux. Il établit également le français et l’anglais comme langues officielles de l’Assemblée législative et des tribunaux du Québec., Elle stipule:

toute personne peut utiliser le français ou l’anglais dans les débats des chambres du Parlement du Canada et des chambres de L’Assemblée législative du Québec; et ces deux langues doivent être utilisées dans les dossiers et journaux respectifs de ces chambres; et l’une ou l’autre de ces langues peut être utilisée par toute personne ou dans toute plaidoirie ou procédure devant une cour du Canada établie en vertu de la présente loi, ainsi que dans l’ensemble ou l’un des tribunaux du Québec.,

Les Lois du Parlement du Canada et de la Législature du Québec sont imprimées et publiées dans ces deux langues.

en 1969, le gouvernement fédéral adopte la première loi sur les langues officielles sur recommandation de la Commission Royale sur le bilinguisme et le biculturalisme. Il proclame le français et l’anglais comme langues officielles du Canada. Selon cette loi, toutes les institutions fédérales doivent fournir des services en français ou en anglais, selon la question demandée., Afin de gérer sa mise en œuvre, la loi a créé le Commissariat aux langues officielles (voir: Loi sur les langues officielles (1969)).

la première loi sur les langues officielles n’avait pas pour but de faire en sorte que tous les Canadiens parlent le français et l’anglais. L’objectif était d’offrir des services fédéraux aux citoyens Canadiens dans la langue officielle de leur choix. Ces services devaient être disponibles dans la langue demandée sans délai et être de qualité égale, quelle que soit la langue choisie (voir: Comprendre vos droits linguistiques).,

la Loi sur les langues officielles est une loi fédérale et ne s’applique qu’aux institutions fédérales. Elle ne s’applique pas aux gouvernements provinciaux et territoriaux.Un an plus tard, en 1970, le gouvernement fédéral a mis sur pied le programme des langues officielles dans l’éducation. Ce programme fournit des fonds aux provinces et aux territoires pour l’enseignement de la langue seconde et l’enseignement dans la langue de la minorité en français et en anglais. Outre ce programme, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont également adopté des programmes d’immersion en français., Dans ces programmes, les étudiants reçoivent la majeure partie de leur éducation en français (voir: bilinguisme officiel au Canada).

de plus, pour que tous les Canadiens puissent lire et comprendre l’emballage des produits, le gouvernement fédéral a promulgué la Loi sur l’Emballage et l’étiquetage des produits de consommation en 1974. Cette loi exige que les produits de consommation vendus au Canada soient étiquetés en français et en anglais.

en 1982, la Charte des droits et Libertés reconnaît les droits linguistiques. L’article 16 de la Charte reconnaît que le français et l’anglais sont les langues officielles du Canada., Les deux langues ont le même statut et les mêmes droits et privilèges quant à leur utilisation dans toutes les institutions du Parlement et du gouvernement du Canada. Les articles 17, 18 et 19 stipulent que le français ou l’anglais doivent être utilisés dans les débats et les délibérations du Parlement, dans les documents parlementaires et devant les tribunaux établis par le Parlement. L’article 20 traite de l’utilisation du français ou de l’anglais dans les communications entre les institutions fédérales et le public., L’article 23 traite des droits à l’éducation dans la langue de la minorité pour les enfants anglophones au Québec et les enfants francophones dans le reste du Canada.

en 1988, le gouvernement fédéral a révoqué la Loi sur les langues officielles de 1969 et l’a remplacée par une nouvelle Loi sur les langues officielles., L’article 2 précise que la nouvelle loi a pour objet:

(a) d’assurer le respect du français et de l’anglais comme langues officielles du Canada et d’assurer l’égalité de statut et de droits et privilèges quant à leur utilisation dans toutes les institutions fédérales, … ;

(b) d’appuyer le développement des communautés francophones et anglophones en situation minoritaire … ; et

(c) d’établir les pouvoirs, les devoirs et les fonctions des institutions fédérales en ce les langues officielles du Canada.,

en 2005, le gouvernement du Canada a modifié la partie VII de la Loi sur les langues officielles. Cette partie exige que toutes les institutions fédérales prennent des mesures positives pour promouvoir la reconnaissance et l’utilisation du français et de l’anglais dans les collectivités canadiennes (voir: archivé – Perspectives des Canadiens de divers horizons sur la dualité linguistique).

en 1841, l’acte d’Union reconnaît que les Britanniques et les Français existent côte à côte, mais avec l’intention que les Canadiens français finissent par s’intégrer à la culture britannique.,La Loi sur les langues officielles est une loi fédérale et ne s’applique qu’aux institutions fédérales. Elle ne s’applique pas aux gouvernements provinciaux et territoriaux. Par conséquent, chacune des provinces et territoires du Canada a adopté sa propre politique sur les langues officielles. Le Québec est la seule province qui reconnaît le français comme seule langue officielle. Le Nouveau-Brunswick est la seule province bilingue où le français et l’anglais sont les langues officielles., Dans les autres provinces et territoires où l’anglais est la principale langue de travail, ils fournissent des services gouvernementaux en français ainsi qu’en langues autochtones (voir: langue au Canada).

Le gouvernement a adopté les lois décrites ci-dessus afin de protéger les droits linguistiques et de veiller à ce que tous les Canadiens soient traités sur un pied d’égalité. Cependant, ayant deux langues officielles ne signifie pas que tous les Canadiens doivent parler les deux langues. Cela signifie que tous les services doivent être offerts aux citoyens Canadiens en français et en anglais. Le bilinguisme est l’une des valeurs fondamentales du Canada en matière d’inclusion et de diversité., Les Canadiens ont reconnu que la diversité est une force qui a encouragé l’ouverture envers les autres peuples. Et en raison du bilinguisme, le Canada est un pays plus accueillant pour les immigrants et les réfugiés de cultures et d’origines ethniques différentes.